Voyage aux Seychelles: Avec Ronny, y a pas de souci (2/2)

Nous voici de retour pour ce deuxième épisode, comme je l’ai dit dans le précédent article, j’ai fait preuve de beaucoup d’inspiration et l’article était gigantesque, c’est pour cela que je l’ai scindé. En effet, tout ne s’est pas passé comme je le pensais après ma rencontre avec Ronny, d’où cette suite des péripéties ! Si vous avez raté le premier article, le voici

Cruel Dilemme !

Sur mon chemin pour aller visiter quelques plages, j’en remarque une qui a l’air très jolie, l’eau est bleu turquoise, quelques bateaux colorés attendent d’être abordés et une minuscule île a été posée sur ce décor de carte postale. Je remarque un jet ski au loin, je me suis juré de ne pas en faire aux Seychelles, car cela coûte cher. Le propriétaire a fini son tour et revient au bord. Je lui demande à tout hasard si il loue son jet ski. Il me répond par l’affirmative. Je ne résiste pas longtemps, me voici déjà en selle. J’en fais seulement quinze minutes, car j’ai la fâcheuse tendance à écraser la manette d’accélérateur du début à la fin et je ne peux pas me permettre d’avoir les bras et jambes en compote les prochains jours ! Voici le résultat en images, cliquez sur la miniature pour une petite vidéo de jetski…

On remarque un jetski sur l'océan bleu sur l'île de Mahé dans les Seychelles. On remarque des montagnes vertes à l'arrière plan.
Jetski Mahé, Seychelles

Je ne regrette pas ce petit crochet et me dirige maintenant vers la maison, je n’ai toujours pas réussi à voir tellement plus de plages, mais ce n’est pas grave !

Le soir, je discute avec l’hôtesse, elle me dit qu’il n’y a pas de problèmes avec le coquillage que m’a proposé Ronny, car on les trouve en kiosques touristiques. J’aurais peut–être tout de même dû l’accepter ! Elle est d’ailleurs assez jalouse, car elle aime bien les coquillages et n’en a pas de tel, me dit-elle. Comme prévu, je pourrai y retourner demain pour aller le chercher, je pèse le pour et le contre et réfléchis encore longuement. Il a beaucoup plu les derniers jours, je n’ai toujours pas visité toutes les jolies plages, comme je souhaitais le faire et je vais bientôt changer d’île ! Je finis par me décider, j’irai refaire un tour au Cap Ternay demain pour voir. Je me dis qu’il est toujours possible de revoir les plages en revenant une prochaine fois. Par ailleurs, les plus jolies plages se trouvent sur les autres îles que sont Praslin et La Digue.  Une expérience comme celle-ci avec les locaux, c’est quelque chose qu’on ne peut pas refaire, c’est cela aussi qui fait un voyage et ces chroniques, par la même occasion !

Le lendemain matin, je rejoins Cap Ternay, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, je verrai bien ! Je retrouve Ronny et Terence qui l’aide à couper les noix de coco. Il se prépare, puis on y va. Sur la route, on achète quelques provisions, de quoi faire un barbecue, Ronny m’informe que des grandes parties de l’île ont été rachetées par les émirats pour y construire des hôtels de luxe, c’est bien dommage… Maintenant, direction une plage nommée Petit Boileau. Le chemin d’accès est très petit et n’apparaît pas sur les cartes, il n’y a quasiment que les locaux qui connaissent.

Arrivés proches de la plage, Ronny me demande de replier le rétroviseur. Je comprends vite pourquoi, la route se resserre et laisse place à un étroit chemin bétonné, il n’y a guère plus de place que pour une voiture et pourtant, on roule dans un pot de yaourt à roulettes ! Je n’essaye même pas d’imaginer ce que l’on ferait, si l’on croisait une autre voiture. Mais ça a l’air tellement désert que le risque est faible !  On entend les branches frapper la tôle, j’espère que cela ne va pas rayer la voiture de location… En effet, nous roulons entre deux murs de végétation tropicale ! Ronny me montre une ancienne prison perdue au milieu de la jungle, il m’en avait parlé hier. Celui-ci me raconte comment l’endroit était organisé, il a l’air de bien connaître. Nous en profitons également pour récupérer quelques fruits sur un oranger. Les oranges de la prison. Cela ferait peut-être une belle suite de « Les raisins de la colère » ?

Image de Ronny, mon ami Seychellois derrière les grilles d'un parloir d'une prison perdue dans la jungle des Seychelles. Il porte un tshirt noir. On remarque un cadre en béton autour de la grille et des feuilles mortes sont posées dessus.
Un drôle de parloir…
Gregor Lang derrière le grille rouillée orange du parloir. On remarque également des feuilles mortes.

Cap sur la plage, maintenant ! Nous nous garons, puis je comprends vite pourquoi très peu de monde y vient. En face de moi, un chemin qui monte sec, mais alors vraiment très sec. La plage est derrière, il faut la mériter ! Nous commençons l’ascension chargés comme des bourricots avec tout le matériel pour le barbecue, ainsi que les denrées sous les bras. Il faut savoir que le climat sur cette île est chaud et humide, je dégouline. Je vois Ronny devant qui grimpe comme un bouc, alors que j’agonise derrière, on croirait presque qu’il est sur du plat. Je crois que c’est son passé chez les commandos qui lui manque ! De plus, je suis en tongs et je transpire tellement, que ça glisse. Je finis par continuer pieds nus. J’ai en effet eu la bonne idée d’aller aux Seychelles avec des chaussures neuves, mon doigt de pied droit a frotté, cela fait plusieurs jours qu’il est ensanglanté et comme ça frotte à nouveau chaque jour, ça ne cicatrise pas, j’ai peur que ça finisse par s’infecter… En plus de ça, c’est douloureux à chaque pas ! Voilà donc pourquoi je suis en tongs. Je vous fais grâce de la photo, car ce n’est pas joli à voir…

Un traité botanique sur pieds !

Comme je l’ai dit, je suis maintenant pieds nus. Bien que les cailloux me meurtrissent les pieds, au moins, je ne glisse plus ! En chemin, Ronny me montre quelques arbres et herbes courantes de l’île, des manguiers, des ananas, des canneliers etc… 

Des plants d'ananas sauvages proches de la plage de petit boileau dans la jungle aux Seychelles. Les ananas ont de longues et fines feuilles vertes, l'ananas lui-même étant rouge lorsqu'il est jeune. Une grosse pierre grise est posée derrière.
Ananas dans la forêt

Il me dit que tout ce dont on a besoin pour se soigner se trouve dans la nature. Il a un grand savoir concernant cela. Celui-ci me présente une plante assez petite qui ne paye pas de mine. Son nom serait cancer et vous l’avez deviné, elle aurait des propriétés anti-cancéreuses. Cela se consomme en infusion. Il faudrait faire quelques recherches afin de déterminer le nom exact de la plante et ses propriétés…

Je vais faire un petit aparté. Ronny m’apprend que si l’on ramasse une feuille de cette plante et qu’on la coince dans un livre, des racines apparaissent au bout de quelques jours. Je vous avoue que je suis un peu sceptique à ce moment-là, il me met tout de même quelques feuilles dans les mains. Je ne sais pas trop ce que je vais en faire, car ça ne tiendra probablement pas tout le voyage, il me reste encore une bonne semaine aux Seychelles… Le soir, faisant mes bagages pour changer d’île demain, je retrouve les feuilles de plante cancer et les regarde d’une façon dubitative. N’ayant pas de livre sous la main, je décide de les fourrer dans le prospectus du spice garden, je verrai bien ce que cela donne, mais je ne me fais pas trop d’illusions, je sens que ça va finir broyé au fond de la valise ! Une bonne semaine plus tard, de retour à la maison et défaisant les bagages, je retrouve le prospectus du spice garden, il faut que j’avoue que j’avais un peu oublié tout cela ! Je m’apprête à l’ouvrir avec excitation, miracle, les feuilles sont toutes chevelues !

Feuille d'une plante endémique des Seychelles appelée cancer. La tiuge est verte et violette. On remarque des racines blanches sur la feuille, celle-ci est posée sur de la terre brune. C'est une boiture qui va donner une plante.
Une feuille chevelue

Je ne pensais vraiment pas que ça pourrait marcher au vu des conditions un peu spartiates du voyage, mais les racines sont bien là ! Hors de question de tout gâcher, ces feuilles ont survécu à 7700 km de voyage. Je les mets donc en terre, voici le résultat : les racines ont maintenant lancé une tige et une nouvelle plante est née (Sur la droite), je suis franchement impressionné d’une part de la résilience de ces feuilles et d’autre part de voir cette nouvelle plante et ces racines sortant d’une feuille ! C’est vraiment incroyable !

Bouture de la plante endémique des Seychelles dans un pot de terre, on remarque juste un bout de la feuille, ainsi que la tige qui sortent. Une nouvelle pousse sort à droite, une plante est née.
Une naissance miraculeuse

Je mettrai probablement cet article à jour au fur et à mesure de la croissance de la plante, si elle survit. Voici donc comment je me suis retrouvé avec une plante endémique des Seychelles à la maison. J’ai d’ailleurs oublié une des feuilles dans le prospectus, ça ne l’a pas pas empêchée de prospérer, celle-ci n’a pas chômé et a même fabriqué plusieurs tiges. Je pense qu’elles aiment bien le prospectus du spice garden !

Feuille verte de la plante posée sur le prospectus blanc du spice garden à Mahé. On remarque des racines blanches poussant aux extrémités et même de pousses de jeunes plantes.
La feuille miraculée

MàJ: Trois mois plus tard, la plante des Seychelles a bien grandi, on peut en conclure qu’elle apprécie la France !

On remarque au milieu une plante endémique de l'île de Mahé dans l'archipel des Seychelles. Les feuilles sont vert clair. En bas, une main pour comparer la taille. On remarque d'autres plantes vertes autour.
Plante cancer endémique des Seychelles

Revenons donc à mon escapade pieds nus au milieu de la jungle. J’ai l’impression que ça ne s’arrêtera jamais de monter, c’est une horreur ! La plage a vraiment intérêt à être jolie ! Nous arrivons enfin au point culminant, il n’y a plus qu’à descendre…

Nous arrivons sur la plage, déserte, bien sûr, peu de fous s’y aventurent ! J’irai une fois, pas deux, mais il faut avouer qu’elle est jolie ! Ronny est déjà accroché aux palmiers et coupe des feuilles, afin d’en faire une nappe. On pose toutes les denrées dessus.

Nappe faite de feuilles de palmier sur la plage de petit boileau. On remarque des genrées, une bouteille d'eau, des fruits, sapote, citrons, pommes, oranges, soda qui serviront pour le barbecue. Ainsi qu'une machette et de quoi pêcher. Tout est posé sur du sable blanc.
Le repas est servi !

Il est maintenant temps de pêcher, le système de pêche de Ronny est assez rudimentaire ! Il est composé d’une petite bouteille d’eau à laquelle est enroulé un fil de pêche avec un hameçon attaché au bout. Malheureusement, je n’ai pas de photo de ce système, c’est dommage, mais il est parfois difficile de prendre des photos quand on est dans le vif de l’action ! J’étais parfois au bord de grands rochers avec un short de bain, le portable ne tenant pas bien dans les poches, s’il tombe des rochers c’est fini, voilà pourquoi je n’ai pas pu tout illustrer, bien que j’aurais aimé le faire !

Ce n’est pas la pêche miraculeuse…

Il est l’heure de trouver des appâts pour attraper du poisson. Pas besoin d’en acheter dans le commerce. Ronny attrape des crabes qu’il attache à l’hameçon. Il repère des affaissements dans le sable, creuse ensuite jusqu’à ce qu’il trouve un crabe. Il le sort de son trou, lui arrache la carapace alors qu’il est encore vivant afin de l’exécuter, puis l’attache à l’hameçon. Je m’y suis essayé quelques fois, j’ai fait chou blanc. Je suis uniquement tombé sur des trous vides, les crabes devant être en vadrouille à pincer les fesses de leurs voisins. On ne s’y est pas non plus éternisés, car un seul crabe suffit pour un bon nombre de lancers.

L’océan étant très agité à cet endroit, il n’est pas facile de pêcher, il faut en effet bien s’avancer dans l’eau pour pouvoir tirer l’hameçon assez loin, mais les vagues nous fouettent, je manque de me faire balayer plusieurs fois et le fil de pêche à une vilaine tendance à frisotter, je me retrouver plusieurs fois avec une boule de nœuds, quand les vagues ne m’enroulent pas le fil autour des pieds et que je « m’auto crochepattise » en plus de cela.   Le courant provient également de plusieurs côtés, j’ai l’impression que Ronny se place à la jonction des deux courants, cela forme une sorte de triangle à cet endroit-là, qui fait que l’on peut s’avancer plus loin dans l’eau, mais cela reste très difficile de pêcher. On est de plus en début d’après-midi, le soleil nous assomme et la blancheur du sable pique presque les yeux ! Au vu de l’infructuosité de la pêche et avant que je finisse comme un rosbeef enlacé de fil de pêche, Ronny observe une autre plage au loin et propose qu’on y aille. Le courant a l’air plus calme là-bas et elle possède des rochers sur lesquels on peut grimper. C’est également là où sont les militaires, apparemment. Il faut par contre reprendre toutes les affaires, faire demi-tour, remonter la colline, avant de retourner à la voiture. Je le redoute déjà !

Après avoir perdu 2 L d’eau en transpirant, nous voilà à la voiture. Enfin Ronny peut-être pas, je ne le vois quasiment pas boire, bien que j’aie de mon côté bu 2-3 L de la bouteille de 8 L. Je me demande à ce moment-là si Ronny n’est pas un robot. Nous nous dirigeons maintenant vers la plage que nous avons vue, celle-ci possède un parking et est plus facile d’accès, mais Ronny veut nous faire entrer sur le camp militaire. Il sort pour discuter avec un des militaires qu’il connaît, on vient ensuite m’ouvrir la chaîne qui barre le passage. Nous nous garons un peu cachés à l’arrière d’un bâtiment qui serait un dépôt d’armement et marchons vers la plage suivis de deux chiens.

Nous réinstallons le campement et préparons le barbecue, nous avions prévu le coup et avons acheté quelques crevettes. Heureusement, car il se fait tard et il ne faut pas trop compter sur le poisson pour l’instant… Ronny creuse dans le sable et démarre le feu avec des feuilles de palmier sèches et de l’huile. Il cale la grille avec des morceaux de palmier, mais les crevettes sont trop petites et passent à travers les mailles. Pas de pics à brochette ? Avec Ronny, il n’y a pas de soucis, il vous en fabrique à partir de feuilles de palmier. Cliquez sur la miniature ci-dessous pour voir en vidéo comment on fait 😉

On voit un Seychellois préparant des brochettes en coupant des feuilles de palmier avec un coupe coupe. Celui-ci est sur le sable sur une plage des Seychelles
Fabrication des brochettes Mahé, Seychelles

Je ne me serais jamais douté qu’on puisse utiliser le palmier d’autant de façons. J’apprends beaucoup de choses, aujourd’hui !

Barbecue de crevettes sur la plage de petit boileau. La grille est tenue au-dessus du feu de charbon de bois grâce à des tiges de palmier, selon nue méthode traditionnelle. Tout repose sur du sable fin , on remarque également des racines d'arbre à droite.
Un barbecue ingénieux

Il a également préparé du manioc au lait de coco et à la vanille, c’est très bon. Je mettrai probablement la recette sur le blog prochainement. Nous mangeons, puis nous préparons à pêcher. Nous montons ensuite sur les rochers pour avoir un meilleur point de vue, l’eau doit être à 6 m en contrebas. Malheureusement, pas de crabes ici donc Ronny ramasse des coques sur les rochers, cela marche aussi. Plus tard, il utilisera également un morceau d’un des poissons que nous avons pêchés, tout marche ! Ronny me montre comment faire, il sait exactement où tirer, il faut viser les roches/coraux, c’est là où tous les poissons se baladent, ils s’y cachent et broutent ! On le remarque d’ailleurs très bien lorsqu’on plonge, on peut nager un long moment dans une mer vide de poissons, puis dès qu’on arrive près de coraux, c’est là qu’ils sont tous. Ce qui fait que si vous tirez n’importe où votre hameçon, il se peut que vous attendiez quelques heures avant d’avoir une touche…

J’ai la pêche !

Ronny pêche trois poissons, dont un perroquet et un lion, ça mord vite. Les poissons perroquets ont de très jolies couleurs à la sortie de l’eau, ils portent bien leur nom ! A chaque prise, Ronny assène un coup sur la tête du poisson avec le côté non tranchant de la machette pour le tuer. Les yeux du poisson s’injectent ensuite de sang et celui-ci tressaille à cause du réflexe musculaire. C’est un peu retour aux origines, entre l’arrachage des carapaces de crabes vivants et les poissons qui se prennent un coup de machette sur la cabosse. C’est un peu violent, il faut s’y habituer, lorsqu’on a l’habitude de voir le poisson sur l’étalage du poissonnier. Mais ça reste moins cruel que de les laisser agoniser sur les pierres !

 C’est maintenant à mon tour de pêcher, je casse quelques lignes, car les poissons prennent l’appât, puis vont se cacher dans les rochers, où il est impossible de les en déloger. Puis j’apprends, ce n’est pas si simple que cela. Il faut bien se concentrer sur le fil pour sentir quand les poissons titillent l’hameçon, puis dès qu’ils tirent un peu plus franchement, il faut ferrer très rapidement, c’est-à-dire tirer assez brutalement pour accrocher le poisson, puis le ramener au bord des rochers. Je commence à mieux maîtriser la technique et arrive à en pêcher trois, dont un perroquet et un bourgeois mâle. (Ceux-ci sont gris et plus petits que les femelles qui sont rouges) Puis la nuit tombe, c’est dommage, je commençais à tout avoir bien en main ! Un rat vient nous tenir compagnie en plus des deux chiens, il essaye de voler des poissons et Ronny lui court après ! Il est maintenant temps de tout replier. Je retiens plein de connaissances, grâce à cette escapade ! Ronny me dit que je suis très chanceux et il est un peu jaloux, car j’ai péché un bourgeois mâle, il n’a apparemment jamais réussi à en avoir un en péchant à l’hameçon, c’est apparemment assez difficile de les attraper avec, car ils ont une très petite bouche. Le résultat de la pêche ci-dessous, le bourgeois étant le poisson rond au milieu.

Le pêche du jour tout droit sortie de l'océan de Mahé aux Seychelles. On remarque 6 poissons colorés. Deux poissons perroquets, un bourgeois, un poisson ange, un poisson globe. Tout est posé sur un évier en métal.
Mieux que chez le poissonnier

Je ne comprends pas trop au début, Ronny me dit « Tu as beaucoup de sens », car j’ai attrapé le bourgeois. Il faut savoir que les Seychellois ont une certaine tendance à ne pas prononcer le son ch comme nous, mais le prononcent comme un s. Il me le répète plusieurs fois avant que je ne comprenne. Les Seychelles se prononcent Seyselles, là-bas.

Il est trop tard pour faire cuire les poissons au barbecue, nous allons plutôt chez Ronny pour les cuisiner. En chemin, il me raconte qu’il a aidé le jeune appelé Terence, avec qui il travaille au stand de noix de coco. En effet, celui-ci était héroïnomane et il l’a aidé à s’en sortir, bien qu’il fume encore comme un pompier, c’est tout de même un pas en avant ! Il vit maintenant chez Ronny et sa femme, à condition d’aider au stand de noix de coco et de ne pas retoucher à l’héroïne, il avait en effet une fâcheuse tendance à dilapider tout son salaire dedans ! Il faut également savoir que 80 % du territoire des Seychelles est composé d’océan, il est donc difficile d‘y surveiller le transit de drogues…

Le travail que Ronny et Terence font n’est pas facile, ils grimpent aux cocotiers, car il faut ramasser les noix de coco jeunes pour qu’elles contiennent beaucoup d’eau. Deux types de noix de cocos existent, les jaunes et les vertes. Les jaunes étant plus prisées pour leur eau. Ronny m’avait montré un cocotier de 7-8 m en me disant que celui-ci était petit, ils ont l’habitude d’en escalader de bien plus grands ! L’ascension se fait sans protections et on est assuré de se casser une cheville, voire pire, si l’on se rate !

La moelle, c’est succulent !

Nous arrivons chez Ronny, Terence est déjà en train de dormir dans le sofa. Sa femme a préparé un ragoût de poisson. C’est dommage, mais je dis à Ronny qu’il va bientôt falloir que j’y aille. Il est en effet déjà tard, il faut en effet que je me lève à  5 h du matin demain, pour rejoindre l’île de Praslin et je n’ai pas encore fait mes bagages. Cela prendra trop de temps, s’il faut encore que nous cuisinions les poissons…

Lorsque l’on entre chez Ronny, on découvre un autre monde, l’appartement est très petit, la peinture est écaillée, l’image de la télé « saute » en émettant un craquement important et on a à chaque fois l’impression que la télé va exploser. Je sursaute 2-3 fois avant de m’y habituer. Ils vivent de très peu. Ronny me disait que c’est cela, pour lui, la vie. Etre dans la nature, pêcher pour se nourrir, cuisiner et ramasser des noix de coco. Il vit d’une façon simple et en est très content !

Même s’il est trop tard pour cuisiner les poissons, Ronny me propose de dîner chez lui. Il essaye de me piéger en me faisant préparer l’assaisonnement. Il prend une montagne de piments qu’il me fait broyer dans un mortier à l’aide d’un caillou, il me dit d’ajouter du jus de citron, puis de l’huile. Heureusement que j’ai l’habitude de manger épicé, je crois que j’aurais craché du feu, dans le cas contraire… Cliquez sur la miniature pour admirer la préparation de cette sauce piquante en vidéo !

On voit un mortier avec un pilon dont on se sert pour écraser des piments pour fabriquer une sauce piquante. Le mortier est posé sur une table en bois et on voit une main tenant le pilon
Préparation de la sauce piquante chez Ronny

Il moule du riz dans un ramequin et me prépare une énorme assiette de ragoût de poissons. Il inonde ensuite le riz de cette sauce du diable.

Un repas constitué de spécialités seychelloises posé sur une table avec une nappe sur laquelle sont dessinées des roses roses. Sur la gauche, on voit une assiette sur laquelle sont posées des tranches de tomates en rond, du riz moulé en rond, avec des quartiers de citrons posés dessus. Au milieu, on voit un petit bol avec de la sauce pimentée. A droite une assiette contient du ragoût de poisson avec des tranches de citron posées dessus.
Un repas trois étoiles

Je trouve cela très bon, bien que je ne sois pas un grand fan des produits de la mer. Les poissons sont plus ou moins entiers, il faut manger autour des os et faire attention aux arêtes. Pendant que je mange un des morceaux, Ronny me dit « Ah, ça, c’est la tête du poisson, il faut bien aspirer la moelle dedans, c’est délicieux » Moi qui ai un peu de mal avec le poisson, je me sais observé par six yeux et essaye de rester stoïque en ne sourcillant pas, sans pousser de cri, et sans vomir. Ce n’est pas si mauvais, ça a un peu le même goût que les os à moelle. Je finis par caler, car l’assiette est énorme. Ronny me montre son uniforme militaire, puis me donne le fameux coquillage, je fais mes adieux à tout le monde et me prépare maintenant à continuer mon voyage.

C’est l’anniversaire de Ronny la semaine prochaine, c’est dommage que je doive changer d’île, ça aurait été rigolo à voir ! Et voici comment s’achève mon séjour sur l’île de Mahé. C’était un superbe dernier jour. Il n’a pas toujours été simple de savoir quelle décision serait la bonne, car une part de risque existe, lorsqu’on part avec des inconnus, mais c’était une très belle expérience que je ne regrette pas ! Bien que je n’aie pas vu toutes les plages, je crois que j’ai fait le bon choix en tentant cette aventure ! J’en ressors en tout cas avec des connaissances que je n’aurais pu acquérir nulle part ailleurs !

Pour plus d’aventures de ce type, mon livre est par ici 😉

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