Voyage à Cuba: Pourquoi il ne faut pas y aller (3/3)

Les magasins: Acheter, ou ne pas acheter ? Telle est la question

A Cuba, les étalages seront plus souvent vides que pleins ! De plus, comme décrit plus haut, vous devrez souvent faire la queue avant de pouvoir rentrer dans le magasin. La technique, c’est de se coller à la vitre pour identifier ce qu’il y a en stock, car comme les étalages sont souvent vides, ce serait bête de faire la queue trente minutes pour ressortir au bout de deux, car il n’y a rien.

Une exception existe, le rayon bouteilles est toujours plein ! Là, vous trouverez toujours votre bonheur, le rhum coule à flots ! Si le souhaitez, vous pourrez vous noyer dans votre désespoir sans soucis. Vous ne trouverez que peu de magasins à La Havane, qui est tout de même la capitale ! Vous verrez souvent des petites échoppes, dans lesquelles vous pourrez vous procurer quelques bouteilles, des sortes de crackers salés, ou des gâteaux secs.

A la campagne, c’est encore pire, je ne peux pas vous le décrire autrement que rien, vous ne trouverez pas la moindre chose ! (Savez-vous d’ailleurs pourquoi il n’y a pas de vaisselle à Cuba ? C’est parce que Fidel Castro …) Je prendrai comme exemple Playa Larga, j’ai beau eu parcourir un bon bout de chemin sur mon vélo de location, on ne trouve que des petites échoppes, vous ne pourrez qu’acheter le minimum. J’ai tout de même posé des questions aux locaux pour savoir comment ils font, eh bien ils ne font pas, en fait. Pas de solution miracle. Ils m’ont confirmé que c’est très dur pour eux aussi ! Leur seule chance peut être de connaître un pêcheur, ou d’avoir des fruits dans leur jardin.

A Cuba, tu n’entreprendras point

Au début de mon voyage, je ne comprenais pas bien pourquoi on ne trouve que si peu de choses à Cuba, d’accord, il y a l’embargo etc… Donc je n’étais pas étonné que l’on ne trouve pas d’objets technologiques. Mais au fur et à mesure du voyage, on découvre qu’il n’y a rien, même les huiles végétales pour cuisiner ou les savons sont importés. On commence à se poser des questions, car ces produits ne sont pas difficiles à produire et le climat à Cuba est assez propice aux plantations !

Une image de propagande à Cuba. Fidel Castro, Raul Castro, Miguel Diaz-Canel
Une once de propagande n’a jamais fait de mal à personne ! Fidel Castro – Raul Castro et Miguel Diaz-Canel

On finit en fait par comprendre que c’est également dû au régime communiste lui-même, que le pays fonctionne si mal et pas qu’à l’embargo ! Le problème tient au fait que le gouvernement ne fait absolument rien, les bâtiments ne sont pas rénovés bien que certains soient sur le point de tomber en ruine, quasiment rien n’est produit sur l’île à part les cigares, le rhum, ainsi que le sucre qui proviennent de la canne à sucre, mais c’est à peu près tout.

J’ai demandé à des locaux pourquoi des champs de colza ou d’oliviers n’étaient pas plantés, afin de produire des choses simples comme de l’huile, la réponse a été <<C’est simplement parce que c’est une dictature, mon ami>>. Oui, c’est tout simplement cela, vous ne pouvez en fait pas entreprendre à Cuba, ou très difficilement en tout cas !

Si vous avez du terrain, vous ne pouvez pas vous lever un bon matin et vous dire tiens, j’en ai marre de ne jamais avoir d’huile, je vais créer une grande oliveraie et un moulin à huile, afin qu’il n’y ait plus besoin d’en importer ! Tout est compliqué à Cuba, il faut apparemment soumettre votre projet au gouvernement, ce qui doit sûrement prendre un bon bout de temps ! Et si votre projet est accepté (les chances sont très faibles) il vous faudra ensuite payer, je ne sais pas exactement ce qu’il faudra payer, mais c’est apparemment une somme assez conséquente ! Probablement une taxe pour démarrer votre activité…

Le problème avec ce pays, c’est qu’on a du mal à obtenir une information claire, même de la part des habitants ! Si j’ai bien compris comment cela fonctionne, le terrain où vous voudrez faire votre plantation vous sera prêté par le gouvernement, il ne vous appartiendra pas. Et comme le gouvernement est tellement gentil et généreux de vous prêter un terrain, il vous sucrera 90% de votre récolte. Vous n’aurez pas non plus le droit de créer votre propre marque ! Illustrons cela par un exemple concret.

J’ai eu la chance de visiter une plantation de tabac et le producteur m’a bien expliqué comment tout marche. Le gouvernement contrôle les semences de tabac, c’est à dire qu’il sait très bien combien vous pouvez en planter pour pouvoir prendre le fruit de votre récolte plus tard.

Des feuilles de tabac séchant dans un séchoir Cubain typique en feuilles de palmier.
Feuilles de tabac dans un séchoir

Le producteur plantes les graines, puis récolte le tabac et fait sécher les feuilles en les pendant dans un grand séchoir. Lorsque tout le travail a été effectué, le gouvernement débarque et embarque 90% de la récolte. Les 10% restants sont pour le producteur et sa famille.

Les producteurs roulent eux-mêmes les cigares dans leur ferme (enfin les 10% qu’il leur reste…) et les vendent. Là je ne suis pas tout à fait certain s’il est vraiment légal pour eux de les vendre, comme ces 10% qui leur restent sont censés être pour leur famille…

Un producteur Cubain roulant des cigares avec des feuilles de tabac
Le roulage des cigares cubains

En tout cas, ces cigares que vous achèterez chez les paysans sont les plus naturels possibles, ils vous montrent comment ils les roulent, collent les feuilles au miel etc… Mais ces cigares n’auront pas de marque ! N’oublions pas que tout est nationalisé à Cuba, c’est à dire que dès que vous verrez une marque, cela signifie que le produit provient d’une entreprise étatique !

Pensez bien à qui vous enrichissez, lorsque vous achetez des cigares avec une marque, que ce soient des Cohiba, des MonteChristo ou des Romeo y Julieta. Le producteur a fini la présentation en me disant qu’avec le gouvernement, on a toujours deux choix possibles: Oui, ou oui. Ce qui explique aussi pourquoi il est difficile d’obtenir une information fiable, les cubains n’ont pas le droit de tout dire et les murs ont des oreilles ! Voici donc pourquoi il est difficile de trouver quoi que ce soit dans ce pays, ces conditions ne donnent en tout cas pas envie d’entreprendre !

A Cuba, le maximum d’affaires, tu emmeneras

Cela rejoint un peu le point précédent, mais comme il est très compliqué, voir impossible de trouver quoi que ce soit. Pour passer un bon voyage, je vous conseille vivement d’apporter absolument tout ce dont vous avez besoin avant de partir. N’espérez pas vous procurer quoi que ce soit sur place !

J’ai eu la malchance de me faire jeter ma crème solaire à l’aéroport, alors que ça faisait des années que je passais avec. Je l’ai vraiment regretté, car il faut savoir que le soleil tape extrêmement fort dans cette région ! J’ai fait un grand nombre de magasins, dont des pharmacies, il est totalement impossible de trouver de la crème solaire là-bas, ça n’existe pas ! Votre seule chance est qu’un touriste ait oublié la sienne quelque part !

Pareil pour l’antimoustique, c’est également introuvable à Cuba. Je ne mets d’habitude jamais d’antimoustique et m’accommode des piqûres, mais je peux vous assurer qu’il vous en faudra obligatoirement dans certaines régions de Cuba, lorsque c’est la saison des moustiques. Je pense particulièrement à Playa Larga, où j’ai fait une excursion guidée dans une forêt.

Croyez-moi quand je vous dis que c’est l’antre du diable là-dedans, à peine vous mettez un pied dans la forêt qu’un nuage de moustiques vous fond dessus, je n’ai jamais vu cela ! N’espérez pas les écraser , ils sont tellement nombreux qu’ils vous recouvrent et ils vous piquent absolument partout, même sur le visage.

Si mon hôte ne m’avait pas prêté de l’antimoustique, je n’aurais pas pu finir cette randonnée ! Et un conseil, évitez absolument le noir car c’est un aimant à moustiques, habillez-vous avec des couleurs claires ! A noter qu’il est également difficile de sa baigner sur la plage de Playa Larga. Dès votre sortie de l’eau, une horde de moustiques vous poursuivra ! Même lorsque vous roulez à vélo, cela ne les empêchera pas de vous harceler ! Leur talon d’Achille, c’est le froid, je vous conseille de mettre la climatisation dans votre chambre le soir pour dormir tranquille.

A noter qu’il est tout de même possible de trouver du dentifrice dans ce pays, mais il faudra vous accrocher. Je n’en ai pas cherché, mais je n’en ai jamais vu par hasard. En bref, emmenez tout ce dont vous avez besoin que ce soient câbles, objets électroniques, ou objets courants !

Pour résumer

Finalement, les deux choses qui ont vraiment plombé mon voyage sont de ne pas avoir un gros montant d’euros en cash, ainsi que de ne pas pouvoir louer de voiture. Donc si vous faites attention à cela et que vous avez l’habitude de ne pas louer de voiture en voyage, votre séjour ne devrait déjà pas se passer trop mal.

L’autre gros point dans les grosses villes est d’éviter les arnaques. Pour cela, comme indiqué plus haut, le mieux est d’ignorer les gens qui vous abordent.

N’achetez pas de cigares dans des boutiques non officielles, même si c’est moins cher !

Emmenez tout ce dont vous avez besoin avant de partir, car vous ne trouverez pas grand chose là-bas.

Pour finir, il y a bien sûr également de jolies choses à voir à Cuba, mais je pense sincèrement que le jeu n’en vaut pas la chandelle et qu’il vaut mieux visiter d’autres destinations prioritairement. Le problème est aussi que beaucoup de ces jolis endroits sont inaccessibles, car les taxis collectifs ne vont pas partout !

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