En général, on trouve beaucoup d’articles de blogs qui présentent les activité à faire, ainsi que les choses à voir lorsqu’on visite une destination. Je vais aller à contre-courant cette fois-ci et vous présenter les raisons pour lesquelles il vaut mieux ne pas aller à Cuba et encore moins à La Havane dans cette série de trois articles.
Lorsqu’on pense à Cuba et plus particulièrement à La Havane, on pense souvent à une ambiance détendue à siroter un Mojito ou un Cuba Libre en fumant un cigare et en écoutant un orchestre jouant de la musique cubaine, après avoir déambulé toute l’après-midi à bord d’une vielle voiture américaine datant des années 50. Loin de moi l’idée de descendre le pays, mais contrairement à un guide touristique, je n’ai rien à gagner à faire l’apologie d’une destination. Lorsque j’ai aimé je le dis, mais lorsque la destination ne m’a pas plu, je n’ai pas de scrupules à le dire et d’expliquer pourquoi.
A travers cet article, je vais tenter de vous faire découvrir le Cuba dont on entend pas vraiment parler et que l’on a pas tellement envie de voir !

Je n’ai pas envie de vous décourager totalement de visiter ce pays, ceci dit je vous le déconseille, ou alors il faudra vraiment être extrêmement préparé, éventuellement faire ce que je ne fais quasiment jamais, de passer par une agence de voyage ou de faire un voyage organisé. Je vais en tout cas vous donner tous les tuyaux pour que votre voyage se passe au mieux.
La situation à Cuba en 2023
Avant de rentrer plus dans le vif du sujet, je tiens à dire que ce voyage a été particulièrement compliqué pour moi, mais que j’ai eu le même retour de personnes que j’ai rencontrées durant le voyage. De ces personnes, certaines s’étaient pourtant bien renseignées avant de partir et/ou connaissaient des personnes qui sont déjà allées à Cuba.
Aucune n’a eu comme son de cloche des personnes qui avaient déjà visité Cuba, que leur voyage serait particulièrement compliqué, à part une, dont son beau-frère lui a dit qu’elle “allait galérer”. Je vous avoue que je ne connais pas la raison pour laquelle ces gens n’ont pas eu l’air de trouver ce voyage si compliqué, peut être qu’ils étaient partis en voyage tout compris etc…
Mais de cette façon, même en voyage organisé, je pense qu’il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte de la complexité qu’il y a à se balader dans ce pays. Une autre possibilité est également que la situation se soit extrêmement dégradée depuis la pandémie, ce qui a rendu le pays invivable. C’est ce que j’ai entendu de beaucoup de locaux qui m’ont dit que la situation est très compliquée pour tout le monde en ce moment. Tout est très cher et il n’y a de toute façon rien à acheter.
Le pays souffre énormément de l’inflation, plus que chez nous ! D’après les locaux, 50 Pesos Cubains valaient 1 € il y a encore quelques années, il faut actuellement (Mai 2023) 190 Pesos pour obtenir 1 euro. La valeur de la monnaie a donc l’air d’avoir été divisée par quatre depuis ces quelques années. Le pays comptait beaucoup sur le tourisme pour les rentrées d’argent, ce qu’il n’y a bien sûr plus eu depuis la pandémie, l’île a bien sûr probablement dû souffrir de la pandémie elle-même.
Etonnamment, le système de santé est assez bon à Cuba (c’est bien une des seules choses qui marche) et ils forment beaucoup de médecins, mais par contre, il n’y a quasiment pas de médicaments…
C’est peut être pour cela que mon article sur Cuba va vous paraître particulièrement négatif, peut être que si j’y avais été quelques années auparavant, le ton aurait été différent, mais mon conseil aujourd’hui est n’y allez pas, l’atmosphère y est désagréable, dû a toutes les arnaques qui vous pèseront à longueur de journée.
J’essaye de relativiser, car les locaux vivent tout de même une situation très difficile en ce moment, mais je vous avoue que j’ai tout de même un peu de mal après avoir passé deux semaines à me faire arnaquer, je pense que cela n’excuse pas non plus tout. Beaucoup de pays très pauvres existent, où les gens ne sont pas tant portés sur l’arnaque !
La Havane: Le paradis des arnaqueurs
Je suis arrivé à La Havane dans l’après-midi, mes hôtes m’ont tout de suite proposé de changer mes euros contre la monnaie nationale, le Peso Cubain. Ce que j’ai fait. Ils m’ont fait un taux de 150 pesos pour 1 euro, ce qui est apparemment un taux avantageux. J’ai tout de même gardé des euros, on me l’a en effet conseillé, car il y a certaines choses que l’on peut payer avec cette monnaie, ainsi que le dollar.
Je n’ai pas emmené trop de cash, car en général, on peut facilement retirer de l’argent dans un distributeur en voyage, c’est la solution que je trouve la plus pratique et la plus rapide, plutôt que de changer du cash. Le guide de voyage que j’ai acheté indique que l’on peut payer par carte à Cuba, mais que ce n’est pas toujours fiable, c’est pourquoi il faut toujours faire attention à avoir du liquide sur soi.
En commençant à me balader dans les rues, je remarque très vite que l’on est pas dans un pays développé, les bâtiments et les routes sont assez dégradés, c’est en général quelque chose qui ne me dérange pas trop, les pays sont comme ils sont.

D’après ce que j’ai compris dans le guide, les cubains sont assez joyeux, sympas et avenants. Cinq minutes après m’être baladé dans les rues, je me fais aborder par un cubain qui parle français et qui a l’air sympa. On discute, il joue apparemment du bongo cubain dans un orchestre et il me propose de découvrir les cocktails de Cuba, il connaît un bon bar à proximité.
Il veut également y aller pour obtenir du papier, pour m’écrire l’adresse de la “house of music” car il y jouera le jour d’après. On y va et il commande deux Cuba Libre, ainsi que deux Mojitos, ça a l’air d’être un bar avec beaucoup de locaux. Je vais lui payer les cocktails, ce ne doit pas être bien cher à Cuba. Il connaît également de bons endroits pour acheter des cigares.
On finit les cocktails et la serveuse arrive avec la note. Elle m’annonce 3000 pesos, je ne connais pas du tout les prix à Cuba et il faut que je me remette le taux de conversion en tête, mais les yeux me sortent presque de la tête, ça me semble quand même assez cher pour Cuba, ça équivaut à 20€. Je n’ai même pas assez de pesos sur moi, en effet, vu la valeur d’un billet de 100 pesos, pour avoir l’équivalent de 20€ on a un porte monnaie qui est sur le point d’exploser, vu la taille de la liasse !
Je questionne les prix, mais il n’y a pas de carte. Je vois une ardoise sur le comptoir et me lève pour aller la voir de plus près. Je vois des prix autour de 40-100 pesos. Mais il n’y a pas grand chose dessus et pas de Cuba Libre ! Je ronchonne un peu, les gens présents dans le bar me disent que les prix de l’ardoise correspondent à autre chose. Ok, tout le monde dans le bar est dans le coup, j’ai l’impression.
J’ai un très mauvais sentiment de m’être bien fait arnaquer. Je n’ai pas beaucoup d’euros en cash, mais il faut déjà que je me déleste d’un billet de 20. Je l’ai assez mauvaise et lui lance mon billet dessus ! L’ami cubain veut encore me montrer un endroit pour acheter des cigares, je lui dis que je verrai cela plus tard. Il a ensuite le culot de me demander de l’argent pour ses enfants, je lui fais comprendre qu’il vaut mieux qu’il aille voir ailleurs si j’y suis. Il n’a qu’à s’occuper de ses enfants au lieu de remplir sa grosse bidoche de cocktails !
Je ne tarde pas à me faire aborder par un autre cubain qui veut me servir de guide, je le préviens qu’il n’aura pas d’argent de ma part, mais il me poursuit, car il veut me présenter la ville en tant qu’ami, soi-disant. Il me montre quelques bâtiments et tiens, lui aussi doit me noter une information sur papier. Il rentre dans un bar, mais je trace ma route cette fois-ci. Je le vois sortir sa tête du bar mécontent, mais il finit enfin par me lâcher la grappe.
Donc premier conseil: N’entrez jamais dans un bar avec quelqu’un qui vous a abordé, ils utilisent tous des techniques similaires ! Et important renseignez-vous sur le prix avant de faire quoi que ce soit, cela vaut autant que pour des boissons, un plat, ou une course de taxi. Vous verrez certains chauffeurs qui éviteront vos questions et vous diront “on verra plus tard ou à l’arrivée pour le prix. ” Forcez ! Et demandez à ce qu’il vous donne le prix. Si vous n’y arrivez pas, il vaut mieux ne pas entrer…
Je commence peu à peu à mieux comprendre la situation à La Havane ! En quelques heures de balade, j’ai dû me faire aborder une bonne quinzaine de fois, si ce n’est plus et serré un nombre innombrable de mains. On entend de tout, la fête du cigare, la fête de la musique, la fête de la Salsa, c’est la fête 365 jours sur 365 à Cuba ! Rien de tout cela n’est vrai. L’ambiance est assez désagréable, car on a l’impression que tout est faux qu’on ne peut croire et faire confiance à absolument personne !
Pour être tout à fait honnête, je me suis senti assez mal à l’aise dans les rues du Cuba, je n’ai pas vraiment identifié pourquoi, car on y est en sécurité, mais je m’y suis senti plus vulnérable qu’en Afrique du Sud, qui est pourtant connu pour ne pas être super safe !
L’ambiance y est très désagréable, comme mentionné précédemment, on manque de se faire arnaquer toutes les cinq minutes, j’ai trouvé les gens assez bizarres, un grand nombre d’entre eux sont assis devant chez eux et vous fixent lorsque vous passez (ce n’est pas que les touristes, les cubains se fixent aussi entre eux). Contrairement à ce qui est marqué dans le guide, je ne les trouve absolument pas accueillants et sympas ! (Cela ne veut pas dire qu’il est impossible de faire de bonnes rencontres, ne mettons pas tout le monde dans le même panier !)
A la fin de mon voyage, je suis retourné à La Havane quelques jours avant de prendre mon avion, étant mieux informé et aguerri, je ne me suis pas fait trop embêter et vous partage la meilleure technique pour ne pas se faire arnaquer qu’un guide utilise.
L’unique technique qui marche quand vous vous baladez dans les rues de La Havane, c’est de totalement ignorer les personnes qui vous abordent, faites comme si ils étaient transparents et que vous ne les entendiez pas.
Si l’on vous dit bonjour, ou qu’on vous demande d’où vous venez, ne répondez pas ! Je déteste faire cela , car je trouve dommage de ne pas rencontrer les locaux etc.. Mais mettez vous bien en tête que 99,9% des rencontres que vous ferez quand quelqu’un vous aborde à La Havane seront des mauvaises rencontres !
Je précise bien à La Havane, car vous pouvez vous comporter d’une façon normale dans la campagne de Cuba, c’est surtout la capitale qui est critique ! Si vous faites l’erreur de répondre à une ou deux questions, ça m’est tout de même arrivé, même en étant un peu plus aguerri, continuez votre chemin et coupez court à la discussion, résistez à l’envie de répondre à d’autres questions, vous allez vous faire arnaquer. Ils finiront par vous lâcher la grappe.
Au départ, j’ai cru que ce n’était qu’à moi que la ville a vraiment déplu et que j”étais le seul à m’y être senti mal, car je n’avais rien lu de tel, comme quoi se balader à la Havane est un cauchemar. C’est également pour cela que j’ai commencé à douter de la véracité des informations présentes dans les guides de voyage. Cela fera d’ailleurs le sujet d’un prochain article !
Au fur et à mesure de mon voyage, je me suis déplacé à l’aide de taxis collectifs (description plus loin), cela a eu l’avantage que j’ai eu la possibilité de rencontrer un bon nombre de personnes assez rapidement. Bizarrement, beaucoup de français, d’ailleurs !
Sur les dix personnes que j’ai rencontrées, neuf m’ont partagé qu’ils avaient eu le même ressenti que moi et qu’ils n’ont vraiment pas aimé La Havane. (Juste une m’a dit qu’elle trouvait ça génial, je me demande encore si elle a vraiment tout compris, enfin chacun ses goûts !) Deux filles qui voyageaient ensemble m’ont dit qu’elles s’y étaient vraiment senties très mal et un voyageur qui était pourtant très aguerri et qui s’était bien renseigné avant de partir m’a dit que c’était la guerre à La Havane et qu’il avait trouvé le voyage très difficile en général. J’étais tout de même rassuré d’apprendre que ce n’est pas qu’à moi que la ville a fait cet effet !
La suite au prochain article !