Je vous propose aujourd’hui de découvrir la vanille des Seychelles après ma visite des plantations de l’île de La Digue. Je prévois également un prochain article dans lequel vous apprendrez à faire de l’extrait de vanille !
Pour ceux qui ne le savent pas, les Seychelles produisent de la vanille et du rhum, également, comme beaucoup d’îles ! Mais la production de vanille est assez exclusive là-bas, elle est en effet seulement cultivée sur la petite île de la Digue où l’on ne se déplace quasiment qu’à vélo, peu de voitures sont présentes sur l’île qui ne mesure que 5 kilomètres sur 3 ! On trouve des plants de vanille sauvage sur les autres îles, mais ceux-ci sont disséminés un peu partout. La Digue est par ailleurs réputée pour l’anse Source d’Argent, une des plus belles plages du monde, rien que ça !
La vanille des Seychelles est un produit de luxe, la plupart des locaux achètent de l’extrait moins onéreux et non pas des gousses, car elles sont trop chères, comme un peu tout aux Seychelles en même temps, me direz-vous…
Lorsqu’on arrive sur La Digue, c’est assez déconcertant, on assiste à un balai de vélos, une sorte d’Amsterdam exotique. Pour ressentir l’ambiance de La Digue en vidéo, cliquez sur la miniature ci-dessous !
Dans la direction d’Anse source d’Argent, dans le parc de l’Union Estate, se trouvent également la plantation de vanille, un enclos avec des tortues géantes, ainsi qu’une petite fabrique d’huile de Coprah. C’est pittoresque et bien entretenu. A noter qu’il faut s’affranchir d’une petite somme d’argent pour entrer dans le parc et si vous restez plusieurs jours, il vous faudra payer chaque jour, si vous souhaitez accéder à Anse Source d’Argent… Mais rassurez-vous, d’autres plages gratuites et très jolies existent. L’ambiance est à la détente sur La Digue, le temps passe plus lentement, à la cadence du vélo, ce qui est très agréable !
J’ai été un peu déçu, car il n’y a pas vraiment de visites guidées. On ne peut essentiellement voir la plantation de vanille que de l’extérieur, car celle-ci est grillagée. Pour un court aperçu de la plantation de vanille, c’est ci-dessous en cliquant sur la miniature que cela se passe 🙂
J’ai par contre eu plus de chance concernant l’huile de Coprah, car j’ai croisé un des habitants qui s’occupe de la fabrique et il m’a expliqué en détail le processus de fabrication. J’ai même eu le privilège d’ouvrir une noix de coco. Mais il faut un peu y aller au petit bonheur la chance, si vous tombez sur quelqu’un qui s’en occupe tant mieux, sinon tant pis !
J’entre dans une hutte en bois, dans laquelle une locale vend des épices provenant de La Digue. Le sol est couvert de sable ratissé afin de dessiner des motifs dedans, le résultat est joli. La gérante repasse le râteau a chaque départ d’un client, elle s’appelle Rapunzel. J’en reste bouche-bée de rencontrer une native des Seychelles portant ce nom-là. Je finis par discuter longuement avec elle, elle me raconte la vie aux Seychelles, ainsi que le fait que les locaux souffrent du fait que des étrangers achètent du terrain sur l’île, ce qui fait exploser les prix et dégrade le niveau de vie des habitants. C’est malheureusement ce même schéma que l’on retrouve dans beaucoup de ces pays dans lesquels le niveau de vie des habitants est de base déjà plutôt faible, comme l’Afrique du Sud… Rapunzel me raconte que les habitants de La Digue sont bien contents d’y vivre, car ils trouvent le rythme effréné sur les îles de Praslin et Mahé, bien qu’il soit déjà moins intense qu’en Europe.
Je lui achète de l’huile de coprah, car j’ai trouvé le processus de fabrication intéressant. Elle finit par sortir de la hutte et va cueillir des feuilles de Patchouli, puis m’en offre un grand sac qu’il va falloir que je fasse sécher. Rapunzel me parle de la vanille des Seychelles, celle-ci est particulièrement chère en ce moment, car la production a beaucoup diminué les dernières années. En effet, le cours de la vanille s’est effondré quelques années auparavant pour de multiples raisons, dont la spéculation sur son coût… La main-d’oeuvre étant bien moins chère à Madagascar, les Seychelles n’ont pas pu résister et ont dû se résigner à grandement diminuer la production, car cela ne valait plus vraiment le coup. Heureusement, cela redémarre en ce moment même et on peut espérer voir de la vanille des Seychelles un peu plus grand public arriver sur le marché.

En se baladant sur La Digue, hormis la plantation de l’Union, on peut également voir de nouvelles plantations émerger avec des plants de vanille minuscules pour l’instant. Il faut également se rappeler que les Seychelles sont de petites îles, on ne peut pas planter n’importe quoi n’importe où, ce qui peut rendre l’implantation de cultures difficile. Certains arbres sont connus pour très mal supporter la salinité des côtes. Il n’est par exemple pas la peine de chercher un cannelier près d’une plage. La vanille elle, ne craint pas trop le sel.
Rapunzel, n’est pas très contente et me conseille de ne pas acheter de gousses de vanille, mais plutôt de l’extrait. Les anciens ont passé le flambeau et ce sont les jeunes qui se sont occupés de la vanille cette année, ils n’ont apparemment pas encore le coup de main. Rapunzel prend un petit paquet de journal en main et le déplie, je dois me faire violence pour ne pas esquisser un sourire à la vue de ces haricots tout secs, maigrichons et racornis. Je passe mon tour pour les gousses cette année, peut-être une autre fois, surtout qu’elles sont aussi sèches que chères… J’opte plutôt pour l’extrait de vanille, ce qui nous mène à un article qui paraîtra très prochainement dans lequel j’expliquerai la fabrication de l’extrait de vanille !
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